Cours de FLE Paris 1

Un quartier de contrastes, de mémoire et de mouvements, où chaque recoin nous raconte une histoire.

Le 1er, c'est un peu le cœur de Paris. Un cœur à la fois ancien et ultra-moderne, silencieux ou bruyant, majestueux ou souterrain. L'arrondissement le moins peuplé de la capitale, mais sans doute le plus traversé. On n'y habite pas toujours… mais on y passe tous, tôt ou tard.

Il y a d'abord l'effervescence du quartier des Halles, ce ventre de Paris si bien décrit par Zola, autrefois temple des marchés et des métiers de bouche, aujourd'hui transformé en une ville dans la ville, articulée autour du Forum des Halles et de ses vertigineux niveaux souterrains. On y croise le tout-Paris — pressé, affairé, en quête d'un achat ou d'un raccourci — sous l'œil bienveillant de la monumentale église Saint-Eustache, et de la Bourse du Commerce, désormais écrin de la Collection Pinault.

On aime s'y perdre, le regard attiré par une façade ancienne, une enseigne oubliée, un passage inattendu. La boutique E. Dehillerin, temple des amoureux de la cuisine, réveille en nous des rêves de chef étoilé ou de Ratatouille à la française. Un peu plus loin, l'ancienne brasserie Cloche nous évoque les artistes, marchands, et esprits libres qui faisaient vibrer le quartier. L'âme populaire du lieu est toujours là, vibrante, même derrière les vitrines modernes. Ça nous remplit d'énergie !

Mais le 1er, c'est aussi un musée à ciel ouvert. À chaque coin de rue, une trace du passé : une plaque au sol rappelle l'assassinat d'Henri IV ; une fontaine oubliée et glaçante où s'ordonnaient autrefois des exécutions publiques ; les miroirs patinés de la galerie Véro-Dodat, où flotte encore le souvenir d'un Paris disparu. Il suffit de lever les yeux pour que l'Histoire - celle avec un grand H – nous rattrape.

Et le soir, on y descend les rues animées du vieux quartier des Halles, la rue de la Ferronnerie ou celle des Lombards, où il nous arrive de pousser la porte d'un club de jazz. À quelques pas, on tombe sur la Samaritaine, chef-d'œuvre art nouveau fraîchement restauré, dont les courbes élégantes et la grande verrière nous procurent toujours un frisson d'émerveillement.

Puis vient le choc, l'inépuisable inspiration : le Louvre, bien sûr. Monument, musée, mystère. Qu'on y entre ou qu'on le contourne, il nous fascine toujours. Ce qu'on préfère, c'est y aller en nocturne, quand la foule se dissipe, que la Pyramide s'éclaire, et que le silence revient peu à peu dans les salles. De là, on file doucement vers le Palais Royal, ses grilles dorées, ses passages discrets, ses jardins à la française… ou vers la place du Marché Saint-Honoré, paisible, presque cachée, où l'on prend un verre comme à l'écart du monde.

Dans le 1er, on s'étonne toujours de glisser d'un monde à l'autre en quelques rues : du luxe de la place Vendôme à l'animation populaire des Halles, des boutiques chics de la rue Saint-Honoré aux grandes enseignes de la rue de Rivoli, du Paris médiéval aux lignes futuristes de la Canopée. C'est un arrondissement de contrastes puissants, où tout semble cohabiter sans jamais s'opposer.

Chez novexpat, c'est peu de dire qu'on aime enseigner dans ce quartier parce qu'il n'est jamais figé. Il bouillonne, il interroge, il déroute parfois, mais toujours il inspire. Apprendre ici, c'est apprendre à lire entre les lignes, à observer les détails, à traverser les époques en même temps que les phrases. Le 1er, on n'y passe pas : on y voyage.